Herbiers, collections & observatoires

Les herbiers tropicaux de Guyane et Nouméa

En 2009, l’UMR AMAP s’est vue confier la responsabilité de la gestion scientifique des collections d’herbiers de Guyane (CAY) et Nouméa (NOU), créées et maintenues depuis les années 1960 par l’ORSTOM, puis l’IRD. La qualité scientifique de ces outils repose sur des équipes techniques permanentes qui assurent la gestion physique et réglementaire (APA) des spécimens (~200 000 spécimens dont 762 types à CAY, ~85 000 spécimens dont 700 types à NOU) et le suivi des identifications, à travers notamment l’accueil régulier de spécialistes internationaux et l’échange de spécimens avec les autres grands herbiers tropicaux dans le monde.
Ces herbiers sont des équipements mutualisées intégrés dans des plateformes partenariales régionales, telles que le LabEx CEBA et le GIS IRISTA en Guyane, ou l’association Endemia pour la conservation de la nature et le CRESICA en Nouvelle Calédonie. Ils font également partie de l’infrastructure eReColNat et sont intégrés dans des réseaux internationaux formels (e.g. Flora of the Guianas pour CAY, avec des Herbiers du Guyana, du Surinam, du Brésil, d'Europe et des USA) ou informels (réseaux mondiaux de spécialistes de différents groupes, pour NOU comme pour CAY), ainsi qu’au GBIF.

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L'herbier tropical ALF

Initié dans les années 1950 par l’ancien institut d’Elevage et Médecine Vétérinaire Tropicale (EMVT), cet herbier spécialisé sur les espèces fourragères et de pâturage d’Afrique tropicale, a maintenant fusionné avec d’autres collections (malherbologie tropicale, écologie forestière, agroécologie, ethnbotanique…) pour devenir depuis 1995 l’herbier ALF (Index Herbariorum). Il est actuellement piloté conjointement par 5 unités de recherche du site de Montpellier : Selmet, AMAP, Forêts & Sociétés , Aida, AGAP. L’herbier est en très grande partie numérisé dans le cadre de l‘infratsructure nationale eReColNat.
L’herbier ALF renferme près de 70 000 spécimens, dont 60 types, qui représentent près de 5 500 espèces et provenant en majorité de la zone tropical sèche d’Afrique, mais aussi d’autres régions tropicales. La collection de malherbologie tropicale (environ 7000 parts pour 2650 espèces) est en relation étroite avec le portail collaboratif WIKTROP.

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La collection de paléobotanique

Les collections de paléobotanique de l'UM hébergées à AMAP incluent des fossiles anatomiquement conservés d'âge paléozoïque récoltés principalement par Jean Galtier, ses collaborateurs et ses successeurs.
Ces collections étaient à l'origine centrées sur le patrimoine héraultais et plus particulièrement sur les fossiles du Carbonifère Inférieur de la Montagne Noire qui représentent à ce jour 25 genres et 38 espèces. Elles se sont élargies, stratigraphiquement et géographiquement, grâce à des récoltes effectuées dans les bassins d'Autun, de Saint Etienne et des Vosges. Au-delà de nos frontières, ces collections incluent des flores d'Allemagne (Thuringe), du Royaume-Uni (Ecosse, Lancashire), d'Afrique du Nord (Maroc) et d'Australie (Queensland).
Ce sont des outils essentiels à l'analyse de l'évolution des plantes et des flores entre le Dévonien Supérieur et le Carbonifère Supérieur. Cet intervalle d'environ 60 millions d'années (-370 à -310 ma) voit la mise en place et la diversification, en parallèle des premières fougères et des premières plantes à graines. Cette période connaît de profonds changements climatiques, paléogéographiques et environnementaux qui conduisent à deux extinctions globales dans le domaine marin à la fin du Dévonien. L'analyse de ces collections contribue à l'étude de l'impact de ces changements sur les flores terrestres, un sujet actuellement débattu.

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Réseaux d’ombrières à Orchidées d’Afrique centrale

Les orchidées épiphytes tropicales sont particulièrement difficiles à étudier car la plupart du temps perchées dans la canopée des grands arbres et rarement observables en fleurs ou en fruits pour leur description botanique. Pour pallier ces difficultés et pouvoir récolter du matériel fertile pour la description des espèces, Vincent Droissart et ses collègues du jardin botanique du Missouri (USA) ont mis en place depuis 1997 en Afrique tropicale (Guinée, Gabon, Cameroun, São Tomé) et à Madagascar, un réseau d’ombrières qui permet la culture ex-situ, en collaboration avec des partenaires locaux, de ~30 000 spécimens vivants et représentants plus de 500 espèces d’orchidées. Les données collectées grâce à ce dispositif ont permis la description de plus de 40 nouveaux taxons ainsi que l’évaluation du status de conservation UICN de plusieurs centaines d’espèces d’orchidées africaines.

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Réseaux de parcelles d'inventaires botaniques en forêt tropicale

L'UMR AMAP gère trois réseaux de parcelles d'inventaires botaniques en forêt tropicale, localisés en Nouvelle Calédonie (NC-PIPPN), en Afrique Centrale (AFRICADIV) et en Guyane française (GUYADIV). Ces parcelles sont des collections vivantes, c’est-à-dire que l’ensemble des arbres de taille supérieure à un diamètre donné (en général 10 cm pris à hauteur de poitrine) sont mesurés (en diamètre, parfois en hauteur, voire pour les dimensions de la couronne), cartographiés et étiquetés de manière permanente. L’identification botanique est faite soit sur le terrain (pour les espèces les mieux connues), soit en herbier après collecte d’échantillons. Dans les cas de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie, la qualité de ces identifications est étroitement liée à la disponibilité et à la qualité des plateformes Herbiers (CAY et NOU), que les collectes réalisées lors des inventaires et l’expertise des botanistes contribuent en retour à enrichir et à améliorer. Que ce soit pour les identifications de terrain ou pour la collecte de spécimens, des retours sur les parcelles sont nécessaires pour observer et collecter les fleurs ou fruits d’espèces mal connues (et parfois nouvelles). Des mesures complémentaires sont parfois acquises sur ces parcelles, en fonction des projets (traits fonctionnels, scans au LiDAR terrestre, etc.). Au total, ces trois réseaux représentent environ 850 parcelles d’une taille de 100 m2 à 1 ha représentant plus de 200 000 arbres inventoriés sur environ 3 décennies, parfois en partenariat avec d’autres laboratoires de recherche, français ou étrangers. Des bases de données partagées sont associées à ces réseaux.
Les données de ces réseaux servent de matériel brut pour les études en systématique, biogéographie et écologie des forêts tropicales menées dans l’unité, mais sont aussi versées sous forme agrégée, dans des bases de données internationales (p.e. Amazon Tree Diversity Network)

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  • Julien ENGEL