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Edification des végétaux Organogenèse

Introduction Edification des végétaux Développement d'un végétal

Le developpement d'un vegetal

Separation

Croissance et ramification  planche 1 et 2

Nous allons rapidement aborder les deux phénomènes essentiels qui permettent à un végétal de s'agrandir : l'allongement et la ramification.

L'allongement

Chaque printemps, dans nos régions, la plupart des tiges commencent à s'allonger. Cet allongement se fait à partir de l'extrémité des tiges. Dans le bourgeon terminal, il y a la tige qui est formée en miniature (en partie ou en totalité) avec ses feuilles et ses entre-noeuds. Tous ces organes, en se gorgeant d'eau, se développent pendant une période plus ou moins longue. A la pointe de la tige que se trouve le méristème Méristème de Coleus, zone à partir de laquelle sont fabriqués tous les organes constituant la future portion de tige.

La ramification

En dehors de la possibilité de s'allonger, les végétaux ont aussi la faculté de se diviser. Pour ce faire, la plupart des plantes mettent en place des points de croissance au niveau de chaque feuille. A partir de ces points, des rameaux vont pouvoir se développer. Selon les essences, c'est telle ou telle feuille qui va présenter un rameau à son aisselle. Ainsi la ramification peut s'exprimer en donnant des étages de branches très groupées comme chez les Pins ou plus lâches comme chez le Merisier, ou bien être répartie tout le long de la tige comme chez l'Aulne. Les différentes façons de disposer les rameaux sur la tige sont une des principales composantes de la forme des plantes.

La croissance en épaisseur

Grâce à la faculté de s'allonger et de se ramifier, la plante est capable de grandir dans plusieurs directions ; mais pour tenir debout et rester rigide, elle a besoin d'une autre possibilité : la croissance en diamètre. La croissance en épaisseur est le fruit du fonctionnement d'une partie annulaire située à la périphérie des tiges : le cambium Icone Image. Cette zone cellulaire produit les éléments du bois (alimentation en eau, stockage et rigidité mécanique des tiges) et les tissus (le liber Icone Image) véhiculant la sève élaborée.

Et les racines ?

Tous les phénomènes qui viennent d'être évoqués pour les tiges sont aussi valables pour les parties racinaires à quelques nuances près. Ainsi chez les racines, le méristème n'est pas réellement terminal mais un peu en arrière. Du fait du milieu contraignant où elle évolue, la racine a ménagé une protection à son méristème : la coiffe Icone Image. Au niveau de la ramification, les modalités de mise en place des racines latérales sont quelque peu différentes. Le cambium se retrouve comme dans les tiges et il assure bien évidemment le grossissement des parties racinaires.

La floraison

Enfin, toute plante exprime la floraison pour des besoins de reproduction. Que ce soit une fleur solitaire ou des fleurs groupées en inflorescences, elles peuvent, elles aussi, en plus du côté esthétique, participer à la construction de l'arbre. En effet, soit elles se manifestent sur les côtés de la tige (floraison latérale) et l'allongement peut se poursuivre, soit elles s'expriment à l'extrémité de la tige (floraison terminale) empêchant la poursuite de son allongement. Nous en verrons plus loin les conséquences sur la construction du tronc.

Phases de mise en place de l'architecture  planche 3

La jeune plante

La plante, tout au long de son développement, va combiner ces mécanismes élémentaires de croissance et ramification. La plantule commence à mettre en place une tige qui s'allonge année après année, tandis que s'exprime la ramification. Au fil des ans, les feuilles et les axes sont de plus en plus grands.

La spécialisation

Les différents rameaux s'organisent autour du tronc qui devient de plus en plus dominant. Les branches et les rameaux peuvent montrer de états de développement différents selon les espèces (courts, longs comme chez le Merisier, le Prunier ; avec des épines comme chez le Févier ou l'Acacia ; caduques en fin de saison comme chez le Mélèze ou le Cyprès chauve ; assimilateurs comme les «aiguilles» des Pins...). Les différents rameaux de la plante montrent une spécialisation qui est fonction de leur place sur la pousse et aussi fonction de la place de la pousse dans l'arbre. Le plus haut degré de spécialisation se manifeste par la floraison qui est portée dans beaucoup d'essences par les structures très particulières que sont les rameaux courts.

La hiérarchisation

A ce stade, la structure de la plante est organisée autour du tronc, elle est très hiérarchisée. Chaque tige de la plante a un rôle bien défini : le tronc supporte toute la structure et en permet l'alimentation et la mise en réserve (avec l'aide des racines), les branches explorent l'espace autour du tronc. Les rameaux exploitent ce volume (par les feuilles, puis par les fleurs). On peut donner un schéma, un portrait robot de la plante, décrivant la répartition de ses spécialisations dans l'espace et prenant en compte les particularités de chaque espèce : c'est l'unité architecturale Icone Image.

Evolution de l'architecture au cours du temps  planche 4 et 5

Le houppier

Cette phase très organisée autour d'un tronc va durer plus ou moins longtemps selon les conditions du milieu, ainsi le tronc sera plus ou moins long. Puis le tronc se met à porter des tiges qui se développent aussi fortement que lui, il y a compétition entre ces différentes tiges, aucune ne voulant céder sa place. Ce développement en parallèle aboutit à la formation de fourches. C'est ce mécanisme qui permet la mise en place des branches maîtresses de la future cime de l'arbre.
Chaque tige se comporte donc comme un tronc, les branches s'organisent autour de lui, mais cette fois il y a plusieurs chefs ! La plante duplique son mode de construction : c'est le phénomène de réitération Icone Image. Ce phénomène de répétition va se produire plusieurs fois au cours de la vie de la plante. La localisation, le nombre et la taille des structures produites, c'est-à-dire la taille et la complexité du houppier, vont dépendre de l'espèce mais aussi des conditions de croissance (sol, environnement lumineux, disponibilité en eau, obstacle,...).

Le renouvellement des axes

Tout au long de la vie de la plante un autre phénomène important régit aussi la forme : c'est la mortalité des tiges. Qu'elle soit accidentelle ou naturelle, la plante doit évoluer avec ce phénomène. Mais, dans de nombreux cas, la mortalité des tiges et leur élagage, quand il a lieu, sont suivis d'un phénomène de remplacement. Les branches de gros diamètre meurent rarement sans montrer tout un ensemble de mécanismes pour continuer d'exploiter, le plus longtemps possible, le volume qu'elles ont exploré dans leur jeune âge. Ces phénomènes de renouvellement (qualifiés de réitération partielle Icone Image) peuvent se manifester très tôt et concerner des structures de taille très variable (rameaux sur les branches d'Epicea, petits troncs dans la cime des Châtaigniers...).

L'affaissement

La construction de la plante, on le constate, se solde par l'ajout incessant de nouvelles parties sur une infrastructure mise en place au cours des jeunes années de la plante. Cette surcharge continuelle amène, malgré la résistance du matériau bois, un affaissement général des axes et donc à une ouverture de la cime de l'arbre. A la suite de cette ouverture, là aussi, toute une série de structures de petite taille vient se mettre en place pour poursuivre au mieux l'exploitation du volume occupé par les anciennes tiges.
La vie de l'arbre est ainsi faite d'une alternance de phases d'exploration du milieu et d'exploitation du volume colonisé :

  • le tronc du jeune arbre colonise l'espace vers le haut selon une direction privilégiée, les branches se chargent d'exploiter le volume par l'intermédiaire des rameaux qu'elles portent,
  • le phénomène d'exploration se poursuit mais dans plusieurs directions par la mise en place de branches maîtresses qui forment la cime de l'arbre adulte,
  • la phase d'exploration se termine avec la stabilisation en hauteur de la structure,
  • le reste de la vie de la plante consistant à développer les stratégies les plus judicieuses pour exploiter le plus longtemps possible cet espace.

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