AMAPinfos 55 (Janvier - Juin)

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Des forêts d’Afrique central particulièrement vulnérables aux changements globaux

L’Afrique va connaître un changement climatique rapide et une forte croissance démographique au cours du 21ème siècle. La gestion durable des forêts africaines nécessite ainsi une meilleure compréhension des facteurs responsables de leur hétérogénéité afin de prédire leur vulnérabilité aux changements en cours. En utilisant un jeu de données de 6 millions d’arbres dans plus de 180000 parcelles, nous avons modélisé l’abondance des taxons d’arbres dominants en Afrique centrale. Nous proposons ainsi les premières cartes de la composition floristique et fonctionnelle des forêts d’Afrique centrale. La combinaison de ces prédictions avec des scénarios de changements climatique et anthropique suggère une forte vulnérabilité des marges forestières nord et sud, des forêts atlantiques et de la plupart des forêts de la République démocratique du Congo, où les menaces climatiques et anthropiques devraient augmenter fortement d’ici 2085. Ces résultats constituent des références clés pour les scientifiques et les décideurs politiques afin de construire des stratégies transnationales de conservation et de gestion qui visent à assurer un avenir aux forêts d’Afrique centrale.

Référence :
Réjou-Méchain M., Mortier F., Bastin J.-F., Cornu G., Barbier N., Bayol N., Bénédet F., Bry X., Dauby G., Deblauwe V., Doucet J.-L., Doumenge C., Fayolle A., Garcia C., Kibambe Lubamba J.-P., Loumeto J.-J., Ngomanda A., Ploton P., Sonké B., Trottier C., Vimal R., Yongo O., Pélissier R., Gourlet-Fleury S. 2021. Unveiling African rainforest composition and vulnerability to global change. Nature: https://doi.org/10.1038/s41586-021-03483-6

 

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Gradient de vulnérabilité des forêts d’Afrique centrale au changement climatique et à l’augmentation de la pression humaine à l’horizon 2085. Les zones en magenta sont les plus vulnérables au changement climatique et à la pression humaine ; les zones vertes les moins vulnérables aux deux phénomènes ; les zones bleues sont très vulnérables au changement climatique et peu vulnérables aux pressions humaines, et inversement pour les zones oranges.  
Maxime Réjou-Mechain et al., Nature.