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D'après Caraglio et Barthélémy, 1997
"Pour Bugnon (1980) la ramification est "...le fait qu'une unité morphologique du corps [du végétal] donne naissance à une ou plusieurs unités nouvelles de même nature fondamentale qu'elle-même. En principe, l'unité génératrice et les unités apparues restent associées en un ensemble dit système ramifié."
Si cette définition a le mérite d'éviter toute confusion entre la ramification (le processus) et le résultat de ce processus (le rameau ou le système ramifié), elle présente, en outre, l'avantage d'attirer notre attention sur la nécessité, pour décrire un système ramifié, de distinguer l'"unité génératrice" des "unités apparues"....".
"En fonction du mode de division du méristème apical d'un axe porteur, de son mode de croissance (défini ou indéfini), ou du mode de répartition des axes portés sur leur axe porteur, il est possible de distinguer plusieurs types de ramification."
"Chez les végétaux dont l'apex présente un méristème apical (Buvat, 1989 ; Sinnot, 1960), la ramification terminale (Gatin, 1924) correspond à une division de ce dernier directement au niveau du dôme méristématique. Selon que cette division entraîne la formation de deux rameaux ou plus, on parlera respectivement de dichotomie ou de polytomie (Gatin, 1924). Ce mode de division peut aboutir à la formation de deux (ou plusieurs) parties égales ou inégales, et on parlera alors respectivement de dichotomie (polytomie) isotone ou anisotone."
"La ramification latérale résulte de la différenciation, sur les flancs de l'apex d'une tige, d'un territoire de cellules à caractère embryonnaire. Ce territoire se développe à l'aisselle d'une ébauche foliaire et forme un méristème latéral. Par son fonctionnement, ce méristème latéral pourra alors édifier, à son tour, un nouvel axe feuillé, qui sera qualifié d'axe latéral ou rameau, et dont il deviendra le méristème terminal."
"La différence entre ces deux modes de ramification [monomodiale ou sympodiale] désulte du fonctionnement indéfini (ramification monopodiale) ou défini (ramification sympodiale) du méristème apical de la tige porteuse (Emberger, 1960).
Dans la ramification monopodiale (Emberger, 1960) ou monopodique (Sachs, 1874), les rameaux latéraux se développent sans qu'il y ait arrêt définitif du fonctionnement du méristème de la tige principale : l'ensemble ramifié qui en découle est qualifié de monopode.../...
Dans la ramification sympodiale (Emberger, 1960) ou sympodique (Sachs, 1874), le méristème terminal de l'axe porteur meurt ou se transforme en une structure qqui perd sa faculté de croître végétativement. La poursuite de la croissance est alors assurée par le fonctionnement d'un ou plusieurs méristèmes latéraux qui édifieront autant d'axes latéraux, ou axes relais, et l'ensemble ramifié sera qualifié de sympode. Selon que cette ramification aboutit à la formation d'un, deux ou plus de deux relais, on parle respectivement de sympode monochasial, dichasial ou polychasial."
"Quand tous les méristèmes axillaires d'une tige donnent naissance à un rameau, la ramification est dite continue ; quand les rameaux sont regroupés en étages distincts, la ramification est dite rythmique. Enfin, la ramification est qualifiée de diffuse quand la disposition des ramaux sur la tige porteuse est différente des deux cas précédents et ne montre pas d'arrangement particulier."
Observant que les rameaux latéraux portés par des tiges verticales, pouvaient occuper un position privilégiée le long de ces axes, Troll (1937) puis Rauh (1939) distinguent trois modalités...
"La première modalité qualifiée d'acrotonie est définie par Troll (1937) comme le développement préférentiel des rameaux placés au sommet de la tige porteuse, celle-ci restant toutefois la plus développée...
A l'opposé de la situation précédente, le développement préférentiel de rameaux latéraux vigoureux à la base d'une tige est qualifiée de basitonie...
La mésotonie, enfin, est caractérisée par le développement préférentiel des rameaux latéraux dans la partie médiane d'une tige...
le mode de répartition des rameaux est le plus souvent associé à un gradient de vigueur croissante ou décroissante...".
Afin de traduire la symétrie bilatérale qui peut résulter de la répartition des rameaux latéraux sur une tige horizontale ou oblique, Troll (1937) distingue trois grandes modalités...
"L'hypotonie est définie par cet auteur comme le développement préférentiel des rameaux latéraux sur la face inférieure de l'axe porteur et la ramification est alors qualifiée d'hypotone...
L'amphitonie correspond au développement préférentiel des rameaux de part et d'autre de l'axe porteur et la ramification, dans ce cas, est qualifiée d'amphitone...
L'épitonie se caractérise par le développement préférentiel de rameaux vigoureux sur la face supérieure d'une tige et la ramification est alors qualifiée d'épitone.